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Par Pascal Rieu

L'atelier Lobin, maîtres verriers de père en fils


Vitrail de la Paroisse Sainte-Élisabeth de Hongrie à Paris

Que vous soyez en Touraine, à Paris ou dans le Jura, il n’est pas rare de découvrir dans les édifices religieux de somptueux vitraux signés Lobin. Les anecdotes de cette famille de verriers sont nombreuses, voici résumé en quelques lignes l’histoire et les faits marquants de l’atelier…

 
Vitrail (1881) de la Cathédrale Saint-Louis de La Rochelle

Julien-Léopold, le père fondateur

Il naquit à Loches en 1814 et commença, après des études à Paris, une carrière de peintre. Il s’associa avec l’abbé Plailly pour créer un atelier de vitraux en 1847, dont il devint l’unique propriétaire quelques années plus tard. En s’associant avec de talentueux peintres et verriers, l’atelier connut un tel succès qu’un catalogue fut créé pour présenter un large panel de vitraux à chaque paroisse ou église. Vous pouviez donc passer commande d’un vitrail sur la base d’un simple catalogue! Julien forma ses deux fils, Lucien et Marcel, à l’art de la peinture sur verre. Durant plusieurs années, père et fils travaillèrent ensemble pour produire plus de 300 vitraux. Julien-Leopold Lobin mourût à Tours en 1864, en laissant à son fils Lucien (Marcel étant mort en Italie) le soin de faire prospérer l’entreprise familiale.



Détail d'un vitrail de la Cathédrale Saint-Louis de La Rochelle

Lucien-Léopold, digne successeur de son père

Lucien était avant tout un artiste, maitrisant la couleur et le réalisme pour produire une œuvre finale qui devait être le plus proche possible d’une peinture réalisée sur toile. Certains de ses vitraux (notamment ceux de la Paroisse Sainte-Elizabeth de Hongrie à Paris), sont composés de grandes pièces de verres rectangulaires, dépourvues de réseau de plomb et magnifiquement décorées d’une bordure florale. Ses vitraux sont de véritables chefs-d’œuvres artistiques, souvent inspirées des peintures de la Renaissance italienne. L’épouse de Lucien, Louise Anne Florence, participa activement à la réputation de l’atelier Lobin, en organisant dîners et manifestations auxquelles étaient invitées les personnalités locales influentes de la région, afin de promouvoir les œuvres de son époux.


Comme bon nombre de grands Maîtres verriers, Lucien Leopold Lobin créait les cartons, peignait lui-même les personnages principaux et faisait ensuite exécuter les peintures par des peintres talentueux dont il a su s’entourer. En plus d’être un peintre exceptionnel, Julien-Leopold était aussi un restaurateur hors-pair. Son atelier effectua des travaux de restauration dans de nombreux édifices comme la Cathédrale d’Orléans, l’église Saint-Jean-Baptiste à L’Arbresle et l’église des Essarts (Indre et Loire).


Les dernières années de l'atelier

La notoriété de l’atelier s’étendit ainsi bien au-delà de la région tourangelle. Il connut la prospérité jusqu’à l’apparition de nouveaux grands ateliers. Cette nouvelle concurrence fut à l’origine du déclin progressif de l’entreprise à partir des années 1870. Lucien-Leopold Lobin s’éteint en 1892. Son gendre reprit la succession sans toutefois parvenir à redresser l’entreprise qui ferme définitivement en 1905.


Pour finir, voici quelques-uns des chef-d'œuvres de l'atelier Lobin.


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